Hier et aujourd’hui je suis allée voir deux chefs d’oeuvre du cinéma sur grand écran au Champo et à la Filmothèque du quartier latin : Black Narcissus (“Le narcisse noir”) de Michael Powell et Emeric Pressburger et Le Feu follet de Louis Malle.
Le Narcisse noir est sans doute le film qui pour moi a la plus belle photographie de tous les temps.
Les couleurs sont tout simplement somptueuses : elles ne saturent jamais et sont toujours dans des tons nuancés aussi bien les verts et les bleus du décor que la couleur chair des visages.
La grande intelligence dans ce film a été le parti pris de tout tourner en studio (on n’a donc jamais de décalage ou de manque de raccord) pour un film qui se passe dans les Himalayas.
A côté des plans époustouflants (les soeurs qui sonnent la cloche du couvent avec une vue plongeante dans la vallée - plan qui inspirera plus tard George Lucas pour Stars Wars), une idée que je trouve géniale : le monastère est “habité” par un vent très fort et permanent ce qui donne une très forte unité à l’ensemble. On est “pris” dans le décor.
Enfin, certains plans sont d’une modernité absolue.
Pour finir, les actrices, Deborah Kerr bien sûr (“sister Clodagh”) mais aussi l’époustouflante Kathleen Byron qui joue le rôle de “sister Ruth” la soeur que les hauteurs de L’Himalaya rendent psychotique. Toute actrice qui se respecte devrait voir ce film ne serait- ce que pour cette interprétation exceptionnelle où on voit véritablement sur le visage de cette femme le diable prendre possession de son esprit.
Le Feu Follet.
rien à dire. exceptionnel à chaque fois que je le vois.
beaucoup de simplicité. Tout est juste dans ce film.
A noter : ces deux films sont évidemment disponibles chez Criterion. Black Narcissus est cependant à se procurer (seule exception que je ferais par rapport aux versions Criterion qui sont toujours les meilleures) aux éditions de l’Institut Lumière qui a ré-édité une très grande partie des films de Powell et Pressburger dans de magnifiques DVD.