#painting

Dessins de maîtres à la fondation Custodia (Musée Pouchkine)

Splendides dessins. Exposition d'autant plus intéressante qu'elle nous amène de la renaissance italienne au 20 ème siècle, ce qui est finalement assez rare de nos jours, en tout cas en peinture ou en photographie où on est souvent limité à une époque précise. 

Les dessins que j'ai préférés sont les suivants :  

Watteau

Watteau

Write here… 

Toulouse Lautrec

Toulouse Lautrec

 

Matisse

Matisse

Ivan Bilibine (illustrateur des contes russes de mon enfance) : Baba Yaga et les femmes oiseaux

Ivan Bilibine (illustrateur des contes russes de mon enfance) : Baba Yaga et les femmes oiseaux

Aquarelle magnifique de Alexandre Deïneka peintre que je ne connaissais pas

Aquarelle magnifique de Alexandre Deïneka peintre que je ne connaissais pas

Le polyptyque du Jugement Dernier de Rogier Van der Weyden

A l'occasion d'un shooting, je me suis rendue à Beaune la semaine dernière et j'ai pu enfin voir ce polyptique que j'admirais dans les livres depuis tant d'années.

Ci-dessous quelques photos prises dans la pénombre de la salle où il est exposé. Le tableau semble en mauvais état ce qui me semble assez scandaleux pour un chef d'oeuvre de cette envergure.

Rogier van der Weyden, est un de mes peintres préférés, ce qui ne surprendra pas les lecteurs de ce blog qui y ont souvent lu des articles sur les peintres primitifs flamands.

 

Il y a quelques temps, je visitais au Louvre une des salles consacrée justement à la peinture flamande, guidée par une conférencière érudite en la matière. Après qu'elle nous ait overdosés de détails iconographiques et historiques sur les tableaux que nous regardions, je lui ai finalement demandé pourquoi La vierge au chancelier Rolin était un chef d'oeuvre manifeste comparé aux autres tableaux de la même salle (qui comportait des tableaux tout à fait exceptionnels, des Memling notamment mais pour moi d'une force moindre). Elle n'a pas su me répondre.

Et en fait quand on rentre dans la salle du polyptique à Beaune, on comprend.

On comprend que le peintre est allé jusqu'au bout.

Sur le polyptique on voit que Rogier van der Weyden est allé au bout de ce qui est possible en couleurs, en formes, en textures, en idées, en finesse, .... Et sur un polyptique de cette dimension, la somme de tout cela, cette profondeur, vous assaillit.

C'est en tout cas la sensation que j'ai eue.

 

 

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden (détail)

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden (détail)

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden (détail)

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden (détail)

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden (panneau central)

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden (panneau central)

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden

Polyptique du jugement dernier de Rogier van der Weyden

Edvard Munch à Pompidou

Tradition respectée puisque je poste sur cette exposition alors qu’elle n’est ouverte au public encore que … aujourd’hui.

Contrairement à l’exposition sur la cité interdite dont je parlais il y a peu sur ce même blog, le concept de l’exposition sur Munch est quant à lui limpide : montrer que Munch est un peintre du 20ème siècle plus qu’il n’est un peintre du 19ème. Montrer la modernité de son oeuvre picturale.

Voilà une idée forte. Elle est du reste parfaitement démontrée dans l’exposition. On en ressort à mon avis plus intelligent que d’une exposition qui tenterait d’accumuler un savoir encyclopédique et exhaustif.

Munch est un grand peintre : on sent son humanité derrière chacun de ses tableaux.

Le tout premier tableau de l’exposition m’a plongé dans cette humanité à fleur de peau :

Munch est pour moi une sorte de mélange d’Egon Schiele pour sa mélancolie et sa violence, de Francis Bacon pour sa profondeur, et d’Edward Hopper pour sa douceur (voir en particulier pour la référence à Hopper les couples peints de dos).

2 dernières remarques : la salle consacrée aux oeuvres “répétées” que j’ai trouvé fascinante :

Et l’absence du tableau “Le cri” dont on peut résolument dire que la modernité du peintre y éclate brillamment.

Trésor des Médicis

Magnifique exposition au Musée Maillol.
Deux tableaux extraordinaires y sont présentés.
Le portrait d’Eléonore de Tolède par Agnolo Bronzino (1543), qui est sur l’affiche de l’exposition et le portrait de Tommaso Inghirami par Raphaël.
J’ai remarqué également un merveilleux petit tableau qui décrit l’enfer d’une façon un peu à la Jérome Bosch sauf que ce tableau a la particularité d’être vide et noir en son milieu, et bordé de petits personnages et animaux sur son pourtour. Quelle modernité de peindre du vide dans un tableau à cette époque ! Malheureusement je n’ai pas photographié ce tableau et ne l’ai retrouvé nulle part sur internet ou dans un catalogue.

Le Bronzino et le Raphael :





http://www.museemaillol.com/

Edward Hopper à Lausanne

Merci à JBP sur les bons conseils duquel je recommande vivement cette exposition dont l’affiche est, soi dit au passage, magnifique :




Edward Hopper est un poète.
J’adore ses paysages (notamment les peintures de maisons) mais rien de plus beau quand une personne entre dans un décor de préférence urbain et plutôt minimaliste.


Voici quelques uns de ses tableaux que je préfère :







La collection Brukenthal


Magnifique exposition au musée Jacquemart-André que je suis allée voir, pour les primitifs flamands avant tout.
Parfois un tableau peut suffire à mon bonheur dans toute une exposition ou même tout un musée.

Ici c’est deux tableaux.

Tout d’abord L’homme au chaperon bleu de Jan VAN EYCK, tableau star de l’exposition :




Un tableau absolument extraordinaire.

D’abord attribué à Albrecht Dürer (un autre de mes peintres préférés), c’est un tableau d’une très petite taille.
Après ce premier choc, on a un deuxième choc : ce bleu irréel, particulièrement pour un tableau du 16ème siècle.
Ensuite on est impresionné par la finesse du visage : finesse des traits, rendu de la texture d’une peau, d’une barbe naissante ou d’un cerne sous l’oeil.


Le deuxième tableau qui me bouleverse dans cette exposition est un portrait de Hans Memling :
Homme lisant, son fils derrière lui (titre alternatif : Donateur priant - avec son fils défunt)



Quand on regarde sans a priori ce tableau on est surpris par sa construction qui dérange un peu : pourquoi ce garçon est si près derrière cet homme ? Cela semble presque une erreur. Puis on se dit qu’il n’est pas vraiment là, qu’il est rêvé. Le peintre met finalement au même plan une personne vivante et une personne défunte (o
n apprend d’ailleurs qu’il a rajouté le fils dans un second temps).
Là aussi finesse absolue : rendu de la fourrure, délicatesse du visage, beauté des mains, beauté des couleurs - magnifique bleu gris dans la partie droite du tableau - , …). Reste le visage de l’enfant : toujours peint comme un petit visage d’adulte et non comme un visage “réel” d’enfant.

La salle des paysages me déçoit un peu : le Paysage montagneux avec un moulin de Jodocus DE MOMPER et Jan II BRUEGHEL (atelier) :



fait selon moi pâle figure à côté des toiles de mon idole absolue, Joachim Patinir, maître inégalé (selon moi) du paysage flamand du 15è/16è siècle :



(voir mon post sur l’exposition Patinir au Prado en 2007 :
http://delphinequeme.blogspot.com/2007/09/patinir-exhibition.html)


Un dernier mot sur la scénographie que j’ai trouvé excellente.



On a vraiment l’impression de pénétrer dans un écrin de bijou. Les couleurs sombres mettent les oeuvres magnifiquement en valeur.

L’exposition a son propre site (suffisamment rare pour être souligné) :
http://www.culturespaces-minisite.com/brukenthal/index.html

Lynn Saville


EYEMAZING est un magazine de photographie néerlandais que je ne connaissais pas et qui m’a permis de découvrir une photographe dont j’aime énormément l’univers et particulièrement les couleurs : Lynn Saville.


Voici quelques pages du magazine (issue 4 de 2009 - à sortir prochainement) :





cette dernière photo m’a tout de suite rappelé un tableau de Jerry Bywaters (peintre américain figuratif du 20ème siècle) que j’adore :




Les deux ont souvent une pointe de poésie et presque de féérie dans des représentations très réalistes (voir par exemple la photo avec la maison jaune que l’on croirait presque être une illustration de contes pour enfants).


Voici une sélection de quelques photos de Lynn Saville que l’on peut voir sur son site :








http://www.eyemazing.com/
http://www.lynnsaville.com

(merci à Frédéric)

Pierre Soulages


"Le fruit n’est pas dans la connaissance mais dans l’acte de saisir".
Merveilleuse phrase que je cite d’un dvd sur le peintre Pierre Soulages, acheté récemment à la librairie du centre Pompidou.

Je ne sais plus où j’ai vu pour la première fois un tableau de Pierre Soulages. Je crois que c’était au musée d’art moderne de Paris. Un tableau immense. En tout cas je me souviens d’une émotion très vive, d’une profondeur, de quelque chose d’assez fort.

Comme il le dit lui même dans ce documentaire, l’art abstrait un “art qui met en branle une émotion, une sensibilité intellectuelle à partir de formes qui ne représentent pas.”
Ce que l’on ressent est inexplicable de toute façon.
Je pense, et il a raison de souligner que c’est particulièrement vrai pour les formes abstraites, que l’on ressent face à une oeuvre que ce que l’on y met.
C’est flagrant en art abstrait mais je trouve, et c’est mon avis personnel, que c’est aussi flagrant pour des oeuvres ou des artistes que l’on ne connait pas au moment de la rencontre avec l’oeuvre. Car il me semble que l’on a tendance à plus aimer, toutes choses égales par ailleurs, ce que l’on connait.



http://www.crdp-montpellier.fr/ecole-des-arts/soulages/index.htm
http://www.pierre-soulages.com/


PS : je mets ci-dessus en illustration une toile de Pierre Soulages pour ceux qui ne connaissent pas ce qui est vraiment stupide de ma part puisque cette représentation en 2 dimensions ne traduit en aucune façon l’émotion que l’on peut ressentir devant ses tableaux.
C’est, du reste, ce qui pour moi caractérise l’art contemporain qui va m’intéresser : une oeuvre que l’on ne peut plus simplement “voir” mais que l’on doit aussi “vivre”.
Je crois que j’avais fait la même remarque pour les sculptures de Ron Mueck quand elles avaient été présentées à la Fondation Cartier.