Journal de France, le nouveau documentaire de Raymond Depardon et Claudine Nougaret est un merveilleux film.
Ce que j’aime surtout c’est sa structure : y alternent des images de la plupart des films, reportages de guerre, et documentaires de Raymond Depardon cinéaste et les étapes d’un tour de France de Raymond Depardon photographe.
Y alternent la violence absolue des morts et des révolutions, et le calme des coins les plus “pacifiques” de notre pays. Y alternent l’arrogance d’un Bokassa, la fulgurance d’un photo call à Cannes, la profondeur d’un Nelson Mandela dans la force du silence, la violence de soldats qui meurent sous nos yeux, et le ronronnement du camion d’un photographe qui parcourt les routes les plus reculées de France, où presque rien ne se passe.
Ce que je trouve bouleversant dans ce film, c’est la mise en image formelle d’une simple idée : que tout cela, c’est le même oeil qui l’a vu.
Comme tout être humain d’ailleurs. Qui verra dans sa vie la douceur, la violence, le silence, le chaos, la beauté et les ombres.