Le Fleuve de Jean Renoir ressort en copie restaurée à la Filmothèque du quartier latin. Ce film a été tourné en Inde au début des années 50.
Il faut absolument le voir sur grand écran. La copie est magnifique. J’ai même hésité à poster la photo ci-dessus prise sur ma copie Criterion, qui fait pâle figure à côté de ce que j’ai vu au cinéma.
Dès la première image les couleurs sont à proprement parler époustouflantes. Jamais on ne voit en photographie un tel éclat dans les couleurs sans être obligé de subir en même temps une saturation de ces mêmes couleurs qui tend souvent à la vulgarité.
Là on arrive à avoir les deux : des couleurs magnifiques tout en nuance et en finesse.
Ce film fait parti de mon top des trois plus beaux films en couleurs ever :
- Le narcisse noir de Powell et Pressburger (Jack Cardiff remportera l’oscar) dont je parle également ici
- Dersou Ousala de Kurosawa
- Le Fleuve de Jean Renoir
Martin Scorcese arrive presque aux mêmes conclusions (enfin j’arrive plutôt aux mêmes conclusions que lui, soyons modeste …). Pour lui les deux plus beaux films en couleurs de tous les temps sont Le Fleuve et Les chaussons rouges, également de Powell et Pressburger.
Dans tous les cas, il me semble que toute personne qui s’intéresse de près ou de loin à l’image et notamment les photographes, devrait voir ce film dans de bonnes conditions (c’est-à-dire la copie restaurée sur grand écran).
Enfin, il faut aussi voir ce film pour la merveilleuse leçon de philosophie orientale qu’il nous donne. Je ne sais plus quel personnage à la fin conclut qu’il faut accepter les évènements de la vie (“to consent”). En une phrase (on n’a pas besoin de plus, et Jean Renoir va à l’essentiel dans le discours, avec l’humanité qu’on lui connait) tout est dit.
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