Magnifique exposition au musée Jacquemart-André que je suis allée voir, pour les primitifs flamands avant tout.
Parfois un tableau peut suffire à mon bonheur dans toute une exposition ou même tout un musée.
Ici c’est deux tableaux.
Tout d’abord L’homme au chaperon bleu de Jan VAN EYCK, tableau star de l’exposition :
Un tableau absolument extraordinaire.
D’abord attribué à Albrecht Dürer (un autre de mes peintres préférés), c’est un tableau d’une très petite taille.
Après ce premier choc, on a un deuxième choc : ce bleu irréel, particulièrement pour un tableau du 16ème siècle.
Ensuite on est impresionné par la finesse du visage : finesse des traits, rendu de la texture d’une peau, d’une barbe naissante ou d’un cerne sous l’oeil.
Le deuxième tableau qui me bouleverse dans cette exposition est un portrait de Hans Memling :
Homme lisant, son fils derrière lui (titre alternatif : Donateur priant - avec son fils défunt)
Quand on regarde sans a priori ce tableau on est surpris par sa construction qui dérange un peu : pourquoi ce garçon est si près derrière cet homme ? Cela semble presque une erreur. Puis on se dit qu’il n’est pas vraiment là, qu’il est rêvé. Le peintre met finalement au même plan une personne vivante et une personne défunte (on apprend d’ailleurs qu’il a rajouté le fils dans un second temps).
Là aussi finesse absolue : rendu de la fourrure, délicatesse du visage, beauté des mains, beauté des couleurs - magnifique bleu gris dans la partie droite du tableau - , …). Reste le visage de l’enfant : toujours peint comme un petit visage d’adulte et non comme un visage “réel” d’enfant.
La salle des paysages me déçoit un peu : le Paysage montagneux avec un moulin de Jodocus DE MOMPER et Jan II BRUEGHEL (atelier) :
fait selon moi pâle figure à côté des toiles de mon idole absolue, Joachim Patinir, maître inégalé (selon moi) du paysage flamand du 15è/16è siècle :
(voir mon post sur l’exposition Patinir au Prado en 2007 :
http://delphinequeme.blogspot.com/2007/09/patinir-exhibition.html)
Un dernier mot sur la scénographie que j’ai trouvé excellente.
On a vraiment l’impression de pénétrer dans un écrin de bijou. Les couleurs sombres mettent les oeuvres magnifiquement en valeur.
L’exposition a son propre site (suffisamment rare pour être souligné) :
http://www.culturespaces-minisite.com/brukenthal/index.html