Isabelle Boinot encore et toujours

Deuxième post sur ce nouveau blog au sujet de la dessinatrice Isabelle Boinot.
Vous trouverez sur son site ses merveilleux carnets du Japon :
http://i.boinot.free.fr/index.htm
(cliquez sur le drapeau japonais ou allez directement ici : http://sumimasendoozo.blogspot.com/)

Je trouve que le mot “merveilleux” généralement utilisé un peu trop facilement à mon goût est ici à sa juste place.
On rentre dans un monde d’une délicatesse et d’une douceur infinie avec des tas de petites choses de partout qui se bousculent ou qui s’alignent docilement sur une même page : dessins, collages, photos, etc …. où des têtes masquées côtoient des dessins de sushis, des photos de viande crue côtoient des japonaises vues de dos qui ne se tiennent pas droit, ….

J’adore le côté systématique de ce carnet. En plus il a un côté très japonais, preuve d’une acclimatation (enfin utiliser ce mot sans “jardin” dans la même phrase ….) réussie dans ce pays qui nous semble encore plus exotique en fin de lecture.

Enfin, elle photographie des masques de déguisement dans les vitrines de magasin, ce que je fais également très régulièrement. Voilà donc moult raisons de visiter son site.





Black and White session

C’est malheureusement une fois l’exposition close que j’écris ce post. J’ai zappé le vernissage. Je ferai mieux la prochaine fois.

Les dessins expo
sés rassemblaient quelques uns des meilleurs illustrateurs / dessinateurs pour moi aujourd’hui en France.
























Mon favori : Ludovic Debeurme

il a un univers vraiment à lui où des monstres horribles ont une douceur
hypnotique.





























La Star de l’expo, Charles Burns que l’on ne présente plus :



Deux dessins que j’ai trouvé vraiment magnifiques : un de Pierre La Police et un autre de Anne Hemstege
.



Même si on ne peut plus y aller on peut acheter les livres :
















Vous pourrez vous tenir informés sur ce site :

http://artsfactory.net/




Iron Man

Aujourd’hui je suis allée voir Iron Man. Tout d’abord, je tiens à dire que habituellement les films de super héros ne me plaisent pas.
MEME Michael Keaton, MEME Christian Bale ne m’ont pas fait aimé les Batman.
Même les spider-man. On ne retrouve jamais la magie des comics et on ne découvre rien de nouveau ou de différent.
Par ailleurs soyons honnêtes, la raison essentielle de voir ce film : Robert Downey Jr qui est de loin un des meilleurs acteurs actuels (avec Philip Seymour Hoffman, Edward Norton, Sean Penn, Mark Ruffalo, Christian Bale, Benicio del Toro, Daniel Auteuil, ….).

Et en effet le film est extra en grande partie grâce à lui.
Il rend les quelques clichés du film (inévitables quand il s’agit, comme à chaque histoire de super héros, de la lutte du bien contre le mal) soutenables.
D’autres bonnes raisons de voir le film : beaucoup d’humour, et enfin, et c’est un réel progrès dans ce genre de films, les effets spéciaux sont au service du film et ne prennent pas le dessus.
C’est par exemple assez remarquable dans la scène où les deux protagonistes “métalliques” oserais-je dire, se battent sur la route au milieu des voitures. La caméra passent en permanence des super héros aux gens normaux, des bus explosés aux armatures robotiques, ce n’est pas la montée de mayonnaise habituelle. D’ailleurs c’est le moment du film où on a le plus l’impression de lire les comics Marvel dans ce qu’ils avaient de plus identificateurs : des histoires totalement incroyables dans un monde de tous les jours.

On remarquera quelques plans avec Jeff Bridges où les lumières graphiques reflétées sur son visage nous rappellent le mythique TRON.

Toute la partie graphique / technologique est vraiment réussie.

Par contre la présence COMMERCIALE dans le film de certaines marques, commencent vraiment à m’énerver : Bulgari, Audi, Dell, …. ça fait vraiment beaucoup.

Figuration narrative

L’exposition au Grand Palais m’attirait beaucoup : des tableaux “attrayants” (j’y reviendrai plus tard) et un mouvement que je connaissais peu même si j’avais entendu dans mon adolescence quelques noms (Arroyo, …. et Klasen qui était même venu dans notre maison puisque ma mère le connaissait).
Première impression : des tableaux “agréables” à regarder. Des grands formats, beaucoup de couleurs, les influences de la photo et de la bd …. tout pour plaire “à première vue”.

Mais c’est là où arrive la déception. D’abord par l’exposition en elle-même. Où veut-on en venir ? quelle est la problématique (comme disait un de mes anciens professeurs) ?
Le mouvement a eu peu d’envergure et les peintres qui le composent n’ont pas laissé la même postérité que leurs équivalents américains. Il semble que l’on ne “découvre” rien ici.
Les peintures ensuite : à l’image de ce que l’on a dit. On est dans un rapport assez primaire. On fait du figuratif en réaction à d’autres choses. Soit. Mais que se dégage-t-il finalement de ces tableaux ? Personnellement je n’ai pas ressenti beaucoup d’émotions en les voyant. J’en ai trouvé certains magnifiques, mais aucun qui ne m’ait donné la chair de poule.

Et ce n’est certainement pas une question de figuratif / pas figuratif ou retour au figuratif.


L’émotion dans une peinture se situe pour moi bien au-dessus de sa matérialité.



Ce tableau est mon préféré dans l’exposition. Il fait partie d’une série “Vivre et laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamp” qui a été peinte par Arroyo,Aillaud et Recalcati et dont les divers tableaux sont rassemblés dans une pièce séparée :





















Toujours dans la même pièce mais photographié de l’extérieur :

Nick Drake home session


Pour ce premier mp3 sur ce blog je me sens l’obligation de commencer par quelque chose de fort et de “sacré”.

Il s’agit de mon morceau préféré de Nick Drake “Things behind the sun”.

Tout comme le film le Feu Follet de Louis Malle dont je parle dans un précédent post, ce que je ressens en écoutant ce morceau n’est pas vraiment explicable par des mots.
Si je l’explique, mon texte sera forcément réducteur. Si l’on ne comprend pas en écoutant, on ne comprendra jamais vraiment.
D’ailleurs il n’y a rien à comprendre.





En bonus, un extrait inédit de Nick Drake. Il est sur un triple vinyl bootleg que l’on m’a offert à Berlin :



Louise Bourgeois : The spider

The first time i saw this spider was in London at Tate Modern a few years ago.

You could walk near it and be really impressed with the size and the crazyness of this work of art.

There are two things that i really would like to say about it.

First, it really struck me when i first saw it about how it explained by itself the meaning of being an artist. Why “the hell” would an old lady build such a piece, 5 times taller and a million times heavier than herself instead of just doing her daily things. I was really asking myself how can someone be “pulled” or “pushed” to manufacture with his or her hands such a thing ? the size of it, the material used, but also the fact that Louise Bourgeois is a woman, especially old now, made really the idea obvious.
I think that this was clearly something beyond her or stronger than her little personna. It was something that she HAD to express (no matter what).
That is why it is easy to relate art creation to an unconscious process. The artist undergoes art creation as an expression of himself. I think.

The second thing i wanted to underline was the incredibly comic (shall i say cynical ?) scene it was to see all the tourists taking a picture of The spider, like it was a classical roman statue, the spider itself (“remember it is called “Mother” !!!!) and the soft and neat explanation of the work of art by the artist : “Why a spider to represent my mother ?? because both are intelligent, patient, clean (?!), useful (??!!) ….”
here you read a list of qualities and a tribute to how wonderful her mother was.
But this is a GIANT SPIDER !!!!!! it is just a nightmare in a horror movie !!
That is something which is really impressing me with Louise Bourgeois.
She manages to make parisians and tourists take nicely their picture of a giant spider who represents a mother.
And in the Tuileries gardens next to Louvre, this is classical art now.

“Chapeau bas”, as we say in France.

Babylone au Louvre

J’ai été très déçue par l’exposition.

C’est une ville tellement mythique ! l’exposition aurait pu être moins “scolaire” et nous faire rentrer dans un univers plus multidimensionnel où on nous parle de l’histoire, de l’art mais aussi de l’imaginaire.






De toute façon j’y suis allée avant tout pour voir ce tableau de Peter Brueghel (l’ancien) :

Ce tableau est encore plus impressionnant en vrai : les couleurs sont à couper le souffle et rendent le tableau réellement “hors du temps”.















Une surprise : l’entrée de l’exposition à la Ken Adam (décorateur de Kubrick dans Dr Strangelove et de certains James Bond ) !

Le Feu Follet

Criterion sort le mois prochain une édition du Feu follet de Louis Malle.

Comme toujours chez Criterion, la copie sera incroyable et les bonus extras :

# – Archival interviews with director Louis Malle and actor Maurice Ronet
# – Malle’s Fire Within, a new video program featuring interviews with actor Alexandra Stewart and filmmakers Philippe Collin and Volker Schlondorff
# – Jusqu’au 23 Juillet, a 2005 documentary short about the film and its source novel Le feu follet, by Pierre Drieu la Rochelle, featuring actor Mathieu Amalric, writer Didier Daeninckx, and Cannes festival curator Pierre-Henri Deleau

Je crois que c’est mon film préféré de tous les temps.
A ce niveau là, ce n’est pas vraiment explicable. Une question de sensibilité je pense.





Mes neuf autres films favoris (comme ça on aura le top 10) :

- “Conversation piece” de Luchino Visconti

- “Manhattan” de Woody Allen

- “Blow Out” de Brian de Palma

- “Sunrise” de Murnau

- “Pepe le Moko” de Julien Duvivier

- “Les dames du bois de boulogne” de Robert Bresson

- “Le Corbeau” de Henri Georges Clouzot

- “La règle du jeu” de Jean Renoir

- “Falling down” de Joel Schumacher


Le Feu Follet sur le site de Criterion : ici